• A Mathilde

     

     

    Elle

    Elle est arrivée par un bel été, comme une furie, hurlant de colère

    Déjà, sans la voir, sans la connaître, j’ai su qu’elle me serait chère.

    Mon cœur battait fort dans le couloir, je n’avais qu’une  hâte, la voir

    La main sur la poignée, j’hésitais, ce fut le début de notre histoire.

    Poussant la porte de la chambre, je fermais les yeux, les cris redoublaient

    La crainte aussi, la peur un peu, comment calmer ce mal qui m’étreignait 

    Je me suis précipité vers le petit lit blanc, les larmes montaient à mes yeux

    Elle était minuscule, écarlate, vibrante de rage dans ses vêtements bleus

    Je l’ai prise dans mes bras, délicatement, comme un cadeau fragile

    Les bras et les jambes battaient l’air de mouvements malhabiles

    Les cris jaillissaient  encor  plus forts malgré  les caresses prodiguées

    A se débattre et a hurler ainsi, pensais je, bientôt elle sera fatiguée

    Mais il en est de la vie naissante, comme  il en est de l’amour qui fini,

    On se berce d’illusions, on s’accroche à l’espoir  et  on abandonne par dépit

    Alor, de guerre lasse, j’ai cherché du regard les yeux bleus de sa mère

    J’y ai vu tout l’amour du monde, la joie et la tendresse  de la terre

    Au creux de ses bras, doucement, j’ai déposé  le paquet hurlant

    Comme dans un rêve  le silence se fit’entre  elle, moi et l’enfant

    Vexé mais débordant de tout et surtout de bonheur

    Je les embrassais follement …mais se fut une erreur.


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